Quelque soit notre corps de métier, la finalité de l’accompagnement social est l’autonomie des personnes en situation difficile. Ces derniers pourront ainsi retrouver un équilibre dans leur vie sociale, familiale et sociétale. Toutefois, il est difficile de faire comprendre et entendre cette mission, qui est commune à tout les travailleurs sociaux. En effet, les dispositifs de droits communs impacteraient aujourd’hui sur cette notion et in fine sur le rôle des travailleurs sociaux. Face à ce constat, il convient de s’interroger sur un moyen de promouvoir l’autonomie envers les publics et certaines institutions .
I/L’AUTONOMIE : UNE NOTION QUASI-INEXISTANTE
Selon sa définition « dite sociale », l’autonomie serait « la finalité du contrat », établit entre le travailleur social et la personne accompagnée. Il semblerait alors que ce dernier saurait que les plans d’action négociées sont pour favoriser son autonomie, après une situation complexe. Mais les nombreux dispositifs mises en place, ont avec le temps effacés la notion d’autonomie dans le travail social. Et pour cause! La plupart des dispositifs de droit commun sont instruits par les travailleurs sociaux. Cette mission d’ouverture de droits qu’ils remplissent ne sont pas à leur avantage et créée un réel paradoxe. En effet, plusieurs d’entre eux défendent leur mission d’accompagnement vers l’autonomie, mais ce retrouvent doivent dans leur quotidien instruire des dispositifs à leurs publics. Ils leur parait donc étonnant de saisir que les dispositifs ne sont pas des fins en soi.
II/LES DISPOSITIFS DE DROITS COMMUNS: DES SOLUTIONS TEMPORAIRES
Les dispositifs de droits communs ont été instaurés pour venir en aide aux personnes en difficulté. Mais, leur application sont temporaires et ne peuvent durer davantage dans le temps. Plusieurs raisons expliquent la mise en place de dispositifs à court ou à moyen terme.
Tout d’abord, la personne accompagnée peut ne plus répondre aux conditions de(s) aide(s) qu’elle sollicite. Prenons l’exemple des dispositifs de droits communs que proposent les Caisses d’Allocation Familiale (CAF). Plusieurs aides telles que l’allocation familiale (AF) sont attribués sur certaines conditions: le quotient familial ( calculé en fonction des ressources de la personne) le nombre et les âges des enfants (min. 2 enfants âgés de moins de 20 ans à charge). Au fur et à mesure, les enfants de la personne accompagnée grandissent et ses ressources peuvent changer, ce qui fait qu’elle n’en bénéficiera plus. Le problème est que ces aides se sont greffées au budget de la personne accompagnée comme étant » une ressource courante ». Dans certaines situations, la fin des versements des dispositifs implique à réorganiser le budget parfois fragile et (re)connaissent des difficultés.
De plus, il existe des dispositifs qui sont réévalués en fonction de la situation de la personne accompagnée. Pour exemple, ce peut avoir obtenu l’Allocation pour Adultes Handicapés (AAH) auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). En fonction de l’état de santé de la personne accompagnée, qui s’améliore, il sera possible que reconduire ou de refuser sa demande.
Dans les deux cas, une interruption définitive des dispositifs est notée et l’autonomie semble nécessaire.
III/PRENDRE LE COURS DE SA VIE AVEC L’AUTONOMIE
Pour (re)trouver une autonomie, un plan d’action négocié doit être établi entre le travailleur social et la personne accompagnée. Qui dit plan négocié, signifie que la personne en difficulté à pu prendre part de certaines décisions pour améliorer sa situation. Aussi cette liberté d’agir permet à la fois de développer une relation d’aide (entre ce dernier et le travailleur social) et la confiance en soi. Mais, pour réaliser cette dynamique, il convient d’expliquer les enjeux d’un accompagnement social. Cette explication conduirait à afficher un positionnement visant à présenter les travailleurs sociaux comme » des coups de pouce ».
Par ailleurs, il convient de rappeler que les dispositifs de droit commun sont des outils, des moyens pour aider la personne accompagnée vers son autonomie. Cette dernière doit saisir que l’utilisation d’un dispositif n’est qu’une phase transitoire pour pallier à sa situation. Elle devra donc agir pour (re)trouver une stabilité dans les différentes sphères qui composent son quotidien. Bien-sûr, il ne s’agit pas de combler la fin d’un droit avec un nouveau dispositif! Mais de trouver une solution pérenne.
En conclusion, le positionnement des travailleurs sociaux est la porte d’entrée pour promouvoir la notion d’autonomie. Il est donc nécessaire que ces derniers puissent clarifier leur mission envers leur public mais aussi des institutions. Ainsi, lors des accompagnements sociaux, les personnes accompagnées devront être actrices de leur situation. Par cela, il est donc nécessaire de respecter leurs souhaits, leurs désaccords et surtout, s’adapter à leur rythme. En effet, laisser les personnes accompagnées actrices de leur situation signifie s’adapter à leur temporalité. Bien que dans certaines situations doivent être traitées rapidement, le travailleur social doit toujours garder un rôle d’accompagnant et non celui d’assistance.
Anaïs Abdoulaye
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Sources utilisées:
1. https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-2012-1-page-145.htm
2.http://www.cedias.org/index.php?lvl=notice_display&id=76793
3.Dictionnaire pratique du travail social de Stéphane Rulac et Laurent Ott, parution en 2010;